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Pourquoi vous cartonnez à l’entraînement mais vous vous effondrez en compétition ?

Ah le fameux stress de la compétition sportive…

Vous connaissez ce sentiment de frustration qui vous ronge après chaque compétition. À l’entraînement, vous êtes une bête. Vous dominez et vos techniques sont propres, votre force est là, votre cardio tient et vos partenaires le voient. Votre coach le voit et vous aussi et arrive le jour J. Les lumières, le public et l’adversaire en face.

Et là, tout se déglingue.

Vos jambes tremblent, votre souffle se coupe, vos enchaînements fluides deviennent saccadés.

Cette puissance que vous aviez hier à la salle ? Envolée. Vous vous regardez performer et vous ne vous reconnaissez pas comme si un imposteur avait pris votre place.

Puis vous vous posez mille questions. « Qu’est-ce qui m’arrive ? Pourquoi je n’arrive pas à reproduire ce que je fais à l’entraînement ? » Et le pire, c’est que vous commencez à douter. De vous, de votre niveau réel et de votre capacité à être un vrai compétiteur. Cependant, ce que vous vivez n’a rien d’anormal. En fait, c’est même ultra fréquent. C’est à dire que l’entraînement et la compétition ne mobilisent pas la même partie de vous.

En revanche, ce n’est pas juste une question d’intensité ou de niveau d’adversaire.

C’est un univers mental complètement différent.

Regardez ce qui se passe à l’entraînement. Vous êtes dans votre environnement, vous connaissez les têtes, les murs et les odeurs. Votre cerveau est en territoire familier. Par ailleurs, il n’y a pas de menace réelle même quand vous poussez fort, une partie de vous sait que ce n’est qu’un entraînement. Donc vous pouvez vous permettre d’essayer, de vous tromper et de recommencer. Résultat ? Votre corps est détendu et vos muscles répondent et c’est pourquoi votre cerveau ne bloque pas l’information.

Vous êtes dans le flow, cette zone magique où tout coule naturellement.

Maintenant, parlons de la compétition.

C’est là que tout change. L’environnement est inconnu. Il y a des regards partout et un enjeu réel. Votre cerveau primitif détecte un danger. Pas forcément celui d’être blessé physiquement mais le danger d’être jugé, évalué et potentiellement rejeté. Et là, votre système nerveux s’emballe. Le stress monte mais pas le bon stress qui vous booste. Non. C’est celui qui vous paralyse.

Votre corps se met en mode survie.

Et votre rythme cardiaque explose avant même le combat. Vos muscles se crispent et votre amplitude respiratoire diminue. Votre champ de vision se rétrécit. De plus, vos capacités cognitives chutent. Bref, vous devenez une version bridée de vous-même.

Et devinez quoi ? Plus vous vous en rendez compte, plus ça empire. Vous observez votre propre défaillance en direct. « Je suis en train de merder. » Cette pensée amplifie le stress. Le stress amplifie les symptômes. Vous entrez dans une spirale infernale. C’est pourquoi vos techniques parfaites à la salle deviennent bancales en compétition. En revanche, ce n’est pas que vous avez oublié, c’est que votre corps n’a plus accès à ses ressources habituelles.

Mais il y a quelque chose de plus profond encore.

Quelque chose que la plupart des combattants ne voient pas. À l’entraînement, vous vous entraînez à performer dans un état précis. Calme, concentré, énergisé mais pas submergé. C’est dans cet état-là que vos automatismes se créent. Vos muscles mémorisent les mouvements quand vous êtes détendu. Votre cerveau encode les stratégies quand il n’est pas en alerte rouge.

En revanche, en compétition, vous n’êtes jamais dans cet état-là. Jamais. C’est à dire que votre niveau d’activation physiologique est complètement différent et votre corps cherche désespérément des automatismes qu’il n’a jamais créés dans ces conditions.

C’est comme si vous aviez appris à conduire uniquement par beau temps sur route dégagée mais qu’on vous balance sous la pluie, de nuit avec de la buée sur votre pare-brise. Techniquement, vous savez conduire mais pas vraiment dans ces conditions-là.

Il y a aussi cette histoire de contrôle.

À l’entraînement, vous contrôlez presque tout. Le moment où vous commencez, l’intensité et quand vous vous arrêtez, vous pouvez ajuster. C’est à dire que vous pouvez aussi faire une pause et recommencer si c’est raté.

En compétition, vous ne contrôlez rien. L’horaire est imposé. L’adversaire est imprévisible. L’environnement est souvent très bruyant. Cette perte de contrôle terrorise votre cerveau alors il panique. Et quand il panique, tout votre système se grippe.

Néanmoins, il y a aussi le poids du regard.

À l’entraînement, les erreurs sont tolérées et parfois même encouragées. « Bon, vous vous êtes planté, on refait. » C’est le processus d’apprentissage. C’est normal. Toutefois, en compétition, chaque erreur est vue, jugée, mémorisée et votre coach vous regarde. Vos proches sont là et peut-être même que des inconnus vous filment. Votre image est en jeu, votre statut et votre réputation.

Voilà pourquoi vous ne combattez plus seulement votre adversaire. Vous combattez aussi la peur d’être vu en train d’échouer. La peur d’être exposé comme pas assez bon, comme un imposteur qui se faisait passer pour un guerrier. Alors vous vous crispez et vous voulez tellement bien faire que vous sabotez votre propre performance. Vous cherchez la perfection et vous faites l’erreur de vouloir tout contrôler au lieu de laisser votre corps agir. C’est à dire que vous réfléchissez au lieu de sentir et de ce fait, vous avez mis votre instinct de guerrier de côté.

Et pendant que vous réfléchissez, l’adversaire frappe. Pendant que vous hésitez, le combat continue de se dérouler et pendant que vous vous jugez, vous passez à côté de votre combat. Il y a aussi cette différence fondamentale d’enjeu. À l’entraînement, perdre ne coûte rien, vraiment rien. Vous sortez de la salle et vous vivez votre vie normalement. Personne ne compte les points.

Mais en compétition, tout compte.

Le résultat est officiel et public. Cette différence d’enjeu crée une pression psychologique colossale. Une pression que votre entraînement habituel ne vous a jamais préparé à gérer. En revanche, votre cerveau sait qu’il y a quelque chose à perdre comme votre statut, votre confiance et même parfois l’estime des autres. Même si rationnellement vous savez que ce n’est pas vrai, une partie primitive de vous y croit dur comme fer. Et cette partie primitive prend le contrôle. Elle détourne vos ressources mentales vers la survie sociale.

Résultat ?

Autrement dit, vous n’avez plus assez d’espace mental pour exécuter vos techniques complexes. Vous retombez sur des schémas basiques. Voilà pourquoi certains combattants techniquement inférieurs gagnent en compétition. Ils ne sont pas meilleurs. Ils sont juste plus à l’aise dans cet environnement inconnu. En d’autres termes, leur système nerveux ne s’effondre pas sous la pression alors que le vôtre si. Cependant, ce n’est pas une question de courage, ni de talent. C’est une question d’adaptation à un environnement spécifique. Et cet environnement, vous ne le rencontrez jamais vraiment à l’entraînement.

Le combattant d’entraînement et le combattant de compétition sont deux personnes différentes, avec deux systèmes nerveux différents. Deux états mentaux différents. Deux réalités différentes. C’est pourquoi, tant que vous n’avez pas conscience de cela, vous resterez prisonnier de cette frustration. La vérité, c’est que votre niveau n’a pas disparu. Toutefois, il n’a juste jamais été construit pour ces conditions-là et maintenant vous savez pourquoi.

À propos de moi

Vous avez besoin d’aide pour changer de perspective ? Vous vous sentez bloqué dans votre tête, sans savoir comment sortir de vos schémas ? Je m’appelle Mathilde Declercq, préparatrice mentale spécialisée dans les sports de combat. J’accompagne les combattantes et combattants à bâtir une confiance solide et une performance durable sur le ring, dans la cage et dans la vie. Mon accompagnement est un camp d’entraînement intérieur. Un lieu pour vous retrouver, faire le tri, comprendre ce qui vous freine et repartir avec plus de clarté, de force et de sérénité. Parce que le vrai combat, c’est celui que vous menez dans votre tête.