Quand le corps refuse ce que l’esprit veut. Cette sensation qui vous paralyse avant même de monter sur le ring…
Vous êtes là, gants enfilés, protections en place, prêt techniquement. Pourtant, quelque chose en vous se crispe. Une voix intérieure murmure : « Et si je me blesse ? Et si ce coup est celui de trop ? » Cette peur, nombreux sont les combattants qui la connaissent intimement, même s’ils n’osent pas toujours en parler.
Contrairement aux idées reçues, avoir peur de se blesser ou d’encaisser des coups ne fait pas de vous un mauvais combattant. Au contraire, cela prouve que votre instinct de survie fonctionne parfaitement. Le problème surgit lorsque cette peur légitime se transforme en frein invisible qui vous empêche d’exprimer votre vrai potentiel.
Comprendre d’où vient cette peur
Avant tout, il faut reconnaître que la peur du contact n’est pas une faiblesse morale. Elle trouve souvent ses racines dans des expériences précises : une blessure passée qui a marqué votre corps et votre esprit, un traumatisme lors d’un sparring trop intense, ou simplement une sensibilité naturelle à la douleur que notre société nous a appris à fuir à tout prix.
D’ailleurs, notre cerveau est programmé pour éviter la souffrance. Lorsqu’il anticipe un danger, il déclenche automatiquement des mécanismes de protection : tensions musculaires, recul instinctif, fermeture des yeux, respiration bloquée. Ces réactions sont normales mais elles deviennent problématiques quand elles prennent le contrôle total de vos mouvements.
De plus, la peur de se blesser cache souvent d’autres angoisses plus profondes : peur de décevoir votre coach, peur de perdre votre capacité à vous entraîner, peur de l’arrêt forcé, ou même peur de découvrir vos propres limites. Identifier précisément ce qui te fait vraiment peur constitue la première étape vers la libération.
Les signaux qui ne trompent pas
Plusieurs indices révèlent cette peur, même quand vous essayez de la masquer. vous hésitez systématiquement avant d’engager une technique offensive. Votre garde devient excessivement défensive, au point de t’empêcher de contre-attaquer efficacement. Vous ressentez une tension permanente dans les épaules et la nuque, comme si votre corps se préparait constamment à l’impact.
Par ailleurs, vous évitez certains types de sparring ou vous trouvez des excuses pour ne pas vous entraîner avec des partenaires plus agressifs. Vous anticipez mentalement chaque coup avant qu’il n’arrive, créant ainsi un décalage entre votre intention et votre action. Enfin, après l’entraînement, vous ruminez longuement sur les coups reçus plutôt que de célébrer vos progrès.
Apprivoiser le contact plutôt que le fuir
Heureusement, il existe des stratégies concrètes pour transformer cette peur paralysante en vigilance productive. Premièrement, accepter la peur sans la juger. Elle fait partie intégrante de votre parcours de combattant. La nier ne la fera pas disparaître, elle la renforcera au contraire.
Transformer la peur en carburant
Progressivement, vous découvrirez que cette peur, une fois apprivoisée, devient une alliée précieuse. Les meilleurs combattants ne sont pas ceux qui n’ont jamais peur, mais ceux qui ont appris à danser avec elle.
Souvenez-vous également qu’un bon encadrement fait toute la différence. Un coach attentif sait doser progressivement l’intensité, créer un environnement sécurisant tout en te poussant à dépasser tes limites. N’hésitez jamais à exprimer vos craintes à votre équipe. Ce n’est pas de la faiblesse, c’est une preuve de courage et d’intelligence émotionnelle.
Vers une relation apaisée avec le combat
Finalement, la vraie question n’est pas de savoir si vous avez peur mais comment vous choisissez de réagir face à cette peur.
Le courage ne consiste pas à être insensible. Il réside dans la capacité à avancer malgré la peur, à monter dans l’arène en sachant que oui, vous allez prendre des coups, et que oui, vous allez quand même vous battre. Vous vous reconnectez à la raison première de votre présence sur le ring ou dans la cage.
Alors face à votre peur que choisissez-vous ? Reculer ou avancer ?
À propos de moi
Vous avez besoin d’aide pour changer de perspective, pour affronter vos peurs ? Vous vous sentez bloqué(e) dans votre tête sans savoir comment sortir de vos schémas ?
Je m’appelle Mathilde Declercq, préparatrice mentale spécialisée dans les sports de combat. J’accompagne les combattant(e)s à bâtir une confiance solide et une performance durable sur ring, dans la cage comme dans la vie. Mon accompagnement est un camp d’entraînement intérieur. Un lieu pour vous retrouver, faire le tri, comprendre ce qui vous freine et repartir avec plus de clarté, de force et de sérénité…Parce que le vrai combat se joue d’abord dans la tête.
